Entretien avec Joël B., responsable administratif à la Résidence Cocoon. 

« Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qu’il s’est passé » Terry Patchett

Les maisons de repos sont pour la plupart des personnes un domaine inconnu et dans le subconscient collectif ça le reste tant qu’on n’en a pas besoin.  C’est une réaction tout à fait naturelle et humaine, mais pas vraiment adéquate.

Lorsque le besoin s’en fait sentir, il est alors bien souvent trop tard pour commencer à entreprendre des démarches, effectuer des visites, collecter des informations et les futurs pensionnaires choisissent, « guidés » par un service social hospitalier, le premier endroit qui leur tombe sous la main.

Ce qu’on ne sait pas, c’est que la vie en maison de repos a beaucoup évolué (même si le chemin est encore long).  En effet, même si c’est pour beaucoup le dernier endroit de vie, la Maison de Repos n’est plus un « mouroir » comme il y a 20 ou 30 ans mais un lieu de vie, rempli d’activité, d’ambiance et de personnes formidables, dévouées à leur vocation.

A la Résidence Cocoon, nous avons l’objectif de « démystifier » un peu ce monde qui fait peur par l’information et pour y parvenir voici notre plan d’action. 

Premièrement, nous allons partager avec vous via notre site internet ainsi que nos réseaux sociaux, des petits reportages explicatifs et illustrés de la vie quotidienne dans la Résidence Cocoon.  Vous allez pouvoir constater qu’on y rit beaucoup plus que vous ne pouvez l’imaginer.

Ensuite, nous allons vous présenter les rôles des différents intervenants gravitant autour des résidents à la Résidence Cocoon.  En effet, beaucoup de fonctions s’imbriquent afin de prendre en charge des personnes âgées avec des handicaps.    Cela va du bâtiment et toutes les nouvelles technologies, aux soins, en passant par l’alimentation, le nettoyage, les activités et bien-sûr le respect de la législation qui règlemente chaque secteur.  Lorsqu’une personne décide d’entrer en Maison de Repos et de Soins comme à la Résidence Cocoon, elle et/ou ses proches confie(nt) à la direction de l’établissement une grande partie de son existence.  La direction avec toute son équipe s’engage à prendre en charge tout ce que ce nouveau pensionnaire ne sait plus faire et essayer d’améliorer, grâce à son professionnalisme sa vie quotidienne (quand on pense comme il est déjà tellement difficile de s’occuper de sa propre santé lorsqu’on est en forme et saint d’esprit, on se rend tout de suite compte que c’est un engagement gigantesque…).

Mais avant tout, il convient d’expliquer pourquoi nous avons chacun décidé de nous consacrer professionnellement à une petite institution comme la Résidence Cocoon car à l’heure actuelle, les Maisons de Repos sont quasi toutes de grandes structures, avec entre 100 et 200 pensionnaires contre lesquelles à première vue nous ne faisons pas le poids.  Mais comme vous pourrez le découvrir dans la suite de cet article, c’est ici qu’est notre plus grande force.

Avant de poursuivre, il convient maintenant de me présenter. Je suis Joel, responsable administratif à la Résidence Cocoon.  Infirmier de formation, j’ai 15 années d’expérience hospitalière, 7 années de soins à domicile en indépendant et je gère des maisons de repos depuis 12 ans.  Mes responsabilités à Cocoon sont principalement administratives, législatives et financières, mais la plus importante pour moi est la suivante ; je l’intitule : ETRE LA !  Je m’explique :

Dans un article précédent, nous vous avons déjà fait part des problèmes que nous avons quasi tous déjà rencontré en rendant visite à un proche hospitalisé ou en Maison de Repos.  Vous vous adressez à un professionnel car vous avez une question et on vous répond : je sais pas je n’étais pas là, demandez à mon collègue, on ne m’a rien dit de ça, merci de prendre RDV avec la direction, ….

Bien conscient de ce premier aspect négatif des grandes structures hiérarchisées à l’excès, vous avez une première raison de mon choix de me consacrer à la Résidence Cocoon. Mais pour cela il faut appliquer ce ETRE LA.    Cela sous-entend de pouvoir répondre à tous, tout le temps.  De rediriger la demande d’information au bon endroit et/ ou à la bonne personne.  Nous avons donc installé un bureau à l’entrée du bâtiment, vitré afin qu’on voit en permanence ce qu’il s’y passe, TOUJOURS ouvert et disponible pour les résidents, membres de familles, visiteurs, membres de personnel….  Loin de moi la prétention de pouvoir répondre à et de tout, mais de manière certaine, je vous reviendrai rapidement avec les informations demandées.

ETRE LA permet en outre, et c’est la deuxième raison de travailler dans une petite structure privée, de gagner un temps précieux.  Vous nous signalez un problème, nous l’analysons, nous nous réunissons si nécessaire afin de trouver ensemble la ou les meilleures solutions, agissons et passons au suivant.  S’occuper d’un de vos parents demande beaucoup d’échanges d’informations.  Mais si ces échanges sont parasités par des demandes de RDV, des rapports…. Cela devient vite problématique au risque d’avoir l’air de faire de l’immobilisme.

ETRE LA c’est aussi un état d’esprit.  Même si nous avons une expérience certaine dans nos fonctions respectives, c’est par l’écoute de vos commentaires, observations et la collecte d’informations que nous mettons régulièrement en commun que nous pouvons mieux diriger et adapter nos actions pour le bien-être général de nos pensionnaires.

Voici donc pour moi le point essentiel de mon travail sans lequel il est impossible de gérer une institution de soins au XXI -ème siècle.

Dans un article prochain, j’aimerais vous expliquer plus en détail le reste de mes fonctions mais préalablement, je vais clôturer sur les défis pour le futur.

Les obligations administratives, les désidératas et les exigences, les pannes, les interactions entre les services et les programmes informatiques, nous éloignent et nous empêchent bien souvent de nous consacrer au but premier que nous nous sommes fixés à savoir, de prendre soins de nos de nos pensionnaires.  Dans le même ordre d’idée, les normes d’accompagnement fixées par les autorités compétentes et auxquelles les institutions de soins doivent se soumettre sous peine de sanctions, sont inadaptées aux besoins réels du secteur.  Je dis bien inadaptées et non insuffisantes.  J’ai entendu dans une présentation du Professeur Adam (psychologue du vieillissement à l’ULG) que nous consacrons dans les maisons de repos 75% des ressources en personnel à 25% des besoins réels des pensionnaires.

Selon moi, le plus grand manque (et qui pourrait diminuer et/ou ralentir les processus de dégénération cérébral s’il était comblé) est le manque de contacts et échanges sociaux.  En effet, parler, échanger, rire, bref tout ce qui fait notre vie et notre identité durant 80 ans s’arrête presque complètement lorsqu’on entre en maison de repos.  Actuellement, la plupart des institutions de soins comblent tant bien que mal les manques d’hygiènes, les oublis de médicaments, l’alimentation équilibrée, le nettoyage des locaux mais il manque l’essence même de l’existence, la vie et les échanges sociaux.

Je pense donc qu’un remaniement des normes de personnel est primordial dans notre secteur.  Elles devraient s’orienté au minimum vers des personnes ayant reçu une formation d’accompagnement des personnes âgées présentant des troubles neurocognitifs.

Je pense aussi (mais ceci n’est pas propre à notre secteur), que la motivation du personnel travaillant auprès des résidents est essentielle.  Nous ne vendons pas des boites de conserves ou des costumes (même si nous n’avons rien contre) mais nous soignons des êtres humains.  Nous ne venons pas « prester des heures », mais nous venons nous dédier à nos résidents incapables de passer une journée agréable de par leurs problèmes divers.

Une journée de travail réussie pour tout professionnel des personnes âgées est lorsque vous avez pu échanger, faire rire ou amener un résident à se confier (et ne doit pas comme actuellement être le bonus si on en a eu le temps).

Je citerai pour finir un de mes ancien professeur de gérontologie sociale, Monsieur Alexandre Carlson, qui se plaisait à répéter : « il faut ajouter de la vie aux années et pas seulement des années à la vie ».

Joel Brisart

Responsable administratif

Résidence Cocoon

1120 Bruxelles

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